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Jean-Pierre Davant

Les Femmes et la Mutualité
La Médecine à l'envers


Ancien Président de la Fédération nationale
de la Mutualité Française

Préface : La médecine à l'envers

« La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires », disait Clemenceau. L’amélioration du système de santé est-elle une affaire trop complexe pour être livrée à la réflexion d’un médecin ? Je ne le pense pas.
La profession médicale a longtemps monopolisé le discours public sur la médecine, les questions de santé, d’organisation des soins, voire de financement de l’assurance maladie. Elle seule semblait légitime pour parler des maladies, de tous les professionnels de santé, et même des patients ou des assurés sociaux. Pour parler des patients et en leur nom. Ce n’est plus le cas ! Des experts, des militants, hauts fonctionnaires et représentants de la « Sécu », élus mutualistes ou animateurs d’associations de malades, ont ouvert le débat. Une discussion est désormais possible.

Ses termes restent cependant complexes. De présentation technique et souvent parcellaire, ils demeurent obscurs pour le plus grand nombre. Naturellement, cet hermétisme fait obstacle à la connaissance et à la compréhension les plus larges possible des grandes questions aujourd’hui posées au système de santé. Par là même, il sert des intérêts acquis, des corporatismes, des conservatismes.

Acteur de référence des systèmes de santé et de protection sociale, la Mutualité Française est une force de changement. Elle soutient toute action dont l’objectif est de permettre l’accès de tous aux soins utiles et de qualité. Depuis de nombreuses années, elle prend des initiatives novatrices en ce sens et formule des propositions résolument innovantes. Le Docteur André Chassort, membre du Conseil scientifique et médical de la Mutualité Française, partage cette philosophie, cette volonté de changements, cette conscience de leur caractère nécessaire et urgent, parfois cette impatience.
Il s’exprime ici en homme libre. Je pourrais discuter telle analyse, contester telle proposition. Je m’en abstiendrai. Pédagogique, civique même, son livre participe du grand débat sur la santé, sans lequel nulle prise de conscience du public et, partant, nulle prise de décisions des pouvoirs publics ne seraient sans doute durablement possibles.
Médecin généraliste, le Docteur Chassort aborde les questions de santé de son point de vue, celui d’un praticien aux modes d’exercice professionnel diversifiés, celui aussi d’un ancien élu ordinal aux niveaux départemental et même national. Dans son propos, nulle stipulation pour autrui : le Docteur Chassort ne se substitue pas aux malades ; il parle de son métier, c’est tout et c’est beaucoup. Ses observations, présentées avec réserve et modestie, ont la force et le caractère vivant d’un récit authentique. Pour autant, le Docteur Chassort ne réduit pas son propos à une relation d’anecdotes. Il situe son expérience et ses analyses dans la perspective plus générale du système de santé et des améliorations à y apporter. Pas de lieux communs, mais la volonté de tirer des leçons du quotidien.

S’il faut retenir un enseignement de son livre, c’est bien que les médecins, en particulier ceux qui exercent le beau métier de médecin généraliste, comptent parmi les victimes des dysfonctionnements des systèmes de santé et de protection sociale. Des victimes des retards pris à les résoudre. Des conservatismes qui s’opposent à leur résolution. Mais en ont-ils conscience ?
Le livre du Docteur Chassort intéressera donc les médecins, les professionnels de santé, mais aussi tous les acteurs du système de soins. À commencer par les patients. Il y a fort à parier que leur regard sur leur propre praticien, leur médecin de famille, leur médecin traitant, sera utilement éclairé par cette lecture. Ce n’est pas anodin : l’amélioration du système de santé passe précisément par une plus juste reconnaissance du rôle de la médecine générale et de l’offre de soins primaires.

Préface : Les Femmes et la Mutualité

La Mutualité est le premier mouvement social français par son ancienneté puisque les premières sociétés de secours mutuels sont apparues à la veille de la Révolution française.
Mais la Mutualité est aussi le mouvement social français le plus important puisque plus d’un Français sur deux est aujourd’hui mutualiste : notre mouvement compte en effet actuellement 38 millions de personnes dans ses rangs.
Trop longtemps, la Mutualité a été une affaire d’hommes : les sociétés de secours mutuels n’acceptaient les femmes qu’au prix de grandes difficultés ; elles les excluaient au motif fallacieux que les femmes auraient entraîné de trop lourdes charges financières. Il a fallu du temps pour que le principe de l’égalité entre les deux sexes soit peu à peu reconnu par le mouvement, au tournant du
XXe siècle. Cette reconnaissance a d’ailleurs coïncidé avec la création de la Fédération nationale de la mutualité française en 1902. En se constituant en mouvement national, les mutualistes ont favorisé l’entrée des femmes dans leurs groupements. En revanche, très rares étaient alors celles qui pouvaient accéder à des responsabilités. Il a fallu attendre un siècle supplémentaire pour que, au début des années 1980, un plus grand nombre de femmes commencent à exercer des responsabilités dans notre mouvement. Cette démarche a été validée par la création de l’Observatoire de la parité en 2002 mais l’égalité entre les deux sexes reste encore à réaliser aujourd’hui sur bien des plans.
Cette histoire des femmes montre pourtant qu’un certain nombre d’entre elles, quelques hommes également, se sont battus pour que leur place soit reconnue en mutualité. Cet ouvrage qui retrace une histoire trop longtemps laissée en friche est donc une arme dans ce combat. Ce livre permet de comprendre ce qui a été fait et ce qui reste à faire pour que la mutualité remplisse véritablement sa vocation : être solidaire pour toutes comme pour tous.

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