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Didier Nebot
DidierNebot

Et les enfants furent sauvés...


Photo : Guy Martin

Médecin à l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), j'exerce dans son centre de santé, je fais également partie de l’équipe de médecine scolaire préventive de certaines écoles de Paris et de la région parisienne, dirigée par le Docteur Aviva Meimoun. Le Dr Annette Jacob-Dennery vient de nous y rejoindre en tant que médecin bénévole.

Je connaissais mal l’histoire de l’OSE, je n’avais pas, jusque-là, perçu sa réelle dimension. Ma famille, mes amis, mes relations n’avaient jamais été sensibilisés par son action, certains d’entre eux n’en avaient même jamais entendu parler.

Certes, sa mémoire est entretenue par le travail permanent d’un service de documentation très riche, dirigé par Katy Hazan. Ce service recueille les témoignages et les souvenirs des survivants de la Shoah, tout en développant de multiples activités (articles, conférences, manifestations culturelles) destinées à un public d’initiés. Plusieurs personnes ont aussi écrit sur l’OSE des livres très détaillés, réservés, me semble-t-il, à des lecteurs avertis, voire des historiens.

Alors que tant de faits d’armes de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance ont suscité de nombreux ouvrages, films ou documentaires, je trouvais regrettable que l’extraordinaire épopée de l’OSE n’ait pas été connue par un plus large public.

Ainsi, sans refaire l’histoire de l’OSE, il m’était apparu utile d’écrire un livre accessible au plus grand nombre. Alors que j’en étais au stade de la rédaction, il y a quelques mois, me rendant à Aix-en-Provence, j’ai rencontré un prêtre, un dominicain, que je connaissais depuis plusieurs années. Je lui ai dévoilé les premières esquisses de mon nouvel ouvrage concernant l’OSE, cette association qui pendant la guerre s’était occupée d’enfants cachés. Grand lecteur, homme de culture, il n’en connaissait pas l’existence. Mais il m’indiqua qu’à la Sainte-Baume, un des hauts lieux du christianisme qui abrite sur les hauteurs la grotte où Marie Madeleine a vécu pendant 30 ans, le père Piprot d’Alleaume, un des dominicains du couvent durant la Seconde Guerre mondiale, y avait sauvé un groupe de jeunes juives d’origine allemande.

J’étais perplexe. Je me rendis compte, à mon retour à Paris, qu’en fait il s’agissait bien d’un groupe placé par l’OSE dans ce couvent. Mais je ne trouvais aucune archive concernant ces jeunes filles, hormis une dizaine de lignes sur deux ou trois ouvrages, développant une certaine polémique : certaines d’entre elles se seraient converties au christianisme, lors de leur séjour à la Sainte-Baume.

Intrigué, je m’en ouvris auprès de mon interlocuteur dominicain qui me dirigea vers le frère Augustin Laffay, archiviste de la province dominicaine de Toulouse. Ce dernier m’envoya une documentation importante et méconnue sur l’action des dominicains durant la Seconde Guerre mondiale dans la région marseillaise et à la Sainte-Baume, à l’époque du père Piprot d’Alleaume.
Mon livre prenait une nouvelle orientation.

Didier Nebot 

L’auteur a publié :
Le chemin de l’exil (Presses de la Renaissances) ;
Le dernier commandement (Anne Carrière) ;
La Kahena (Anne Carrière) ;
Les tribus oubliées d’Israël (Romillat).

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